En cette période où les dossards et les sas de départ se font toujours rares, Strava et Distance lancent les Segments Series, une invitation pour les runners aux quatre coins de l’hexagone à décrocher leur meilleur chrono sur 12 segments répartis en France jusqu’au 7 février. En guise de première foulée, ne manquez pas notre série d’interviews mettant en lumière quelques-uns des athlètes les plus prometteurs de la nouvelle génération française. Nous avons partagé une journée avec eux pour nous faire une idée des efforts et sacrifices qu’ils fournissent au quotidien, pour comprendre leur état d’esprit après une année sans précédent, pour connaître leurs motivations et les rêves qu’ils nourrissent. C’était évidemment l’occasion de nous entraîner sur leur terrain de jeu favori avec un segment qui leur ressemble, selon leurs forces, leur spécialité ou leurs traits de caractère. Vous aurez donc la possibilité de vous mesurer à l’avenir de l’athlétisme français.
Embarquez pour un segment de vie de Quentin Malriq, raconté par l’équipe Distance et photographié par Anne Sophie Soudoplatoff.
QUENTIN MALRIQ
20 ans
Segment favori : 1000m Stade Bachelard
Vice-champion de France Espoir du 1500m
Grenoble, France
Salut Quentin, comment vas-tu et où en es-tu dans cette saison si particulière ?
Salut ! Moi ça va. J’ai un peu galéré pour m’entrainer pendant le confinement, j’ai pu reprendre tranquille le deuxième mois, ensuite je suis parti en stage et aujourd’hui ça va à peu près. J’ai eu quelques pépins qui ont fait que j’ai dû m’arrêter mais j’essaye de ne pas trop me prendre la tête et d’aller au bout de la saison.
Comment est-ce que l’athlétisme est entré dans ta vie ?
C’est un peu compliqué. Il y a 6 ans mes parents se sont séparés, j’habitais dans les montagnes à Saint-Laurent du Pont et ma mère a déménagé ici à Grenoble où je n’avais pas trop de lien social, je ne connaissais pas grand monde. Je me débrouillais plutôt bien en cross au collège et ma mère voulait m’inscrire dans un club de sport pour que je rencontre des jeunes de mon âge. Ça fait 5 ans et demi que je fais de l’athlé et ça s’est vite bien passé, j’ai vu que j’étais bon sur 15 (1500m), tout s’est enchainé assez logiquement.
Quelles sont tes qualités et tes faiblesses ? Comment as-tu choisi ta spécialité ?
Ma plus grosse faiblesse c’est dans la tête, j’ai du mal à me faire mal surtout en compet’. À l’entraînement ça se passe plutôt bien, je suis bon dans à peu près tous les domaines, certains jours ma tête peut vraiment me desservir et des fois ça peut vraiment être positif. L’année dernière je me suis blessé toute la saison, je suis arrivé aux championnats de France j’étais pas du tout favori et ce jour là ma tête m’a beaucoup servi parce que je fais deuxième et je bats pas mal de mecs. C’est une faiblesse et une qualité à la fois. J’ai fait un peu toutes les distances mais le 15 c’est la première sur laquelle j’ai perfé, et quand on perf’ on ne lâche pas.
À quel moment as-tu réalisé que tu avais un potentiel, que tu sortais du lot ?
La première fois, c’est en cadet 2. Mon record sur 3000m en cadet 1 c’était 9’20, et en cadet 2 je fais une course avec Anthony Pontier, Fabien Palcau et Louis Moreau, je n’avais rien à voir avec ces mecs, ils sont partis devant et je me suis dit « Vas-y je pars avec eux ! » et ce jour là je fais 8’29, je mets une minute à mon record et là on s’est dit « Il y un truc bizarre là ! ». L’année d’après je suis plutôt bon et l’année encore suivante je fais champion de France sur 1500, la même année je fais 2ème sur 3000. Quand j’ai commencé à faire ces médailles, on s’est dit qu’il y avait un truc à faire !
Qui sont les gens les plus importants qui t’accompagnent aujourd’hui dans ta progression ?
Premièrement et logiquement il y a ma famille, ma mère, mon père, ma copine qui fait du triathlon. Et puis après il y a mon coach, mes copains, mon kiné, je passe énormément de temps à parler avec mon kiné. On forme une bonne petite équipe.
Qu’as-tu appris grâce à ton sport et comment t’a t-il fait grandir ?
J’ai beaucoup grandi grâce à mon sport, je n’étais pas pareil dans la tête avant cela. D’abord, je n’avais pas trop confiance en moi, puis rapidement quand j’ai commencé l’athlé les bons résultats m’ont permis de prendre confiance et de mûrir.
En quoi ton environnement est-il idéal pour t’entrainer ?
Mon environnement est bien parce qu’on est un groupe de copains, quand je vais à l’entraînement je suis content d’aller voir mes potes. Ici (à Grenoble), on a tout ce qu’il faut pour s’entraîner comme il faut. Quand je veux aller faire du vélo, j’ai les montagnes proches, on a une piste avec un grand parc autour donc je peux aller faire mes footings tranquille, je peux aller faire mes séances en nature. Il y a une belle piste avec 13 couloirs donc on n’est pas serré. On est entouré de montagne, c’est dépaysant.
Jusqu’où voudrais-tu aller ? Quelles sont les compétitions qui te font rêver ? Le titre que tu voudrais avoir à ton palmarès ?
Le plus loin possible, j’aurais tendance à dire les Jeux parce que tout le monde va dire les Jeux ! Le titre que je voudrais à mon palmarès c’est une médaille aux Jeux, comme beaucoup d’athlètes je suppose. C’est quelque chose que j’ai dans la tête, si je ne l’avais pas ça ferait longtemps que j’aurais arrêté. À chaque fois que je fais un truc, je ne le lâche pas, j’ai beaucoup de pépins, beaucoup de blessures mais tant que la flamme ne s’éteint pas dans ma tête, je ne m’arrêterai pas.
Quelle est ta séance préférée et l’endroit où tu préfères t’entrainer ?
L’endroit où je préfère m’entrainer c’est ici à Grenoble. Parfois je sature un peu alors j’aime bien aller à Monte Gordo, j’aime bien Boulouris, mais ici je me sens vraiment bien. Je n’ai pas vraiment de séance préférée, si je devais en choisir une je dirais 1600 – 400, une spé 15 quoi ! Je n’aime pas m’ennuyer à l’entraînement, j’aime bien quand il y a un peu de tout. Quand je fais une spé 15, je suis content de faire un seuil deux ou trois jours après, quand je fais trop de seuil, je suis content de mettre du rythme sur la piste. J’aime quand même vraiment bien la piste.
Justement, peux-tu nous parler du segment que tu as choisi, qu’a-t-il de particulier et en quoi te représente-t-il bien ?
Je fais du 15 donc c’est un peu dur de trouver un segment de 1500m mais en général les bons coureurs de 1500m sont bons sur 1000m. Il y a un segment de 1000m sur ma piste de Bachelard, souvent les mecs prennent leurs montres sur les courses de 15 et passent très vite au 1000m. Je n’ai pas encore le CR, c’est une bonne manière de voir ce que l’on peut faire.
Strava a récemment lancé la récompense Local Legend, où est-ce que les gens ont pu t’apercevoir courir le plus souvent ?
Je ne l’ai pas encore eu! Ça ne fait pas longtemps que s’est apparu et comme je me suis pas mal blessé ces derniers temps je n’ai pas trop couru, je ne me suis pas énormément entraîner. Je sais que mon pote Ghislain Airiau était content car il a été Local Legend à Font Romeu sur 400m alors qu’il y avait des gars comme Mo Farah qui s’entraînent. Ici je ne l’ai jamais été encore car je ne me suis pas trop trop entraîné ces derniers temps, pourtant je m’entraîne beaucoup sur ma piste, parfois je fais des footings de 45 minutes au couloir 8, ici ça tourne !
Avec ton niveau tu as surement dû ramasser quelques CR sur des segments pendant tes entraînements. Est-ce que c’est quelque chose auquel tu prêtes attention ? Es-tu déjà parti à la chasse aux CR ?
Oui, pendant le confinement beaucoup, il y un parc à côté de chez moi qui s’appelle Paul Mistral, j’ai regardé un peu les segments et je suis allé les prendre. Je ne les ai pas tous mais j’en ai pas mal, je dois en avoir 4 ou 5 autour du parc Mistral. J’aime bien regarder un peu s’il y a des segments et s’ils sont prenables, après je ne vais pas faire le débile et me blesser mais ça m’est déjà arrivé de voir qu’il y avait un segment au milieu d’un footing et de le faire à fond, c’est ça qui est marrant aussi !
Quel conseil donnerais-tu pour battre le record sur ton segment ? Connais-tu quelqu’un qui pourrait te prendre ce segment ?
Il faut bien s’entraîner ! Des personnes à Grenoble qui peuvent le battre, je pense qu’il y en a pas mal; parce que là le CR il est à 2’30, je ne sais pas ce que je vais faire aujourd’hui mais entre les deux Airiau (Ghislain et Gatien), Esteban, Fabien, des mecs de mon groupe qui valent autour d’1’50 au 8 donc ils peuvent courir 2’30. Si je les lance un peu dans le projet il y a moyen qu’ils viennent me titiller et que je reçoive un mail de Strava un jour.
As-tu des suggestions de clubs ou d’athlètes à suivre sur Strava ?
Il y a un club à Grenoble qui s’appelle Strava Grenoble, c’est moi qui l’ai créé et il y a du monde dessus, je crois qu’il y a 1000 athlètes membres, je l’avais créé pour rigoler avec des potes mais en fait il est bien. Je vais dire Ghislain Airiau parce que c’est un bon copain à moi et Lilian Calmejane, je regarde souvent ses activités.
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