À propos

"Après quelques semaines de confinement, j'ai réfléchi à la façon dont je pourrais prendre des photos, sans quitter mon domicile. Je voyais mes amis s'entraîner chez eux, sur home-trainer. C'est quelque chose qui ne m'a jamais semblé esthétique, mais il m'est venu à l'esprit que je pouvais documenter ce qu'on appelle la "pain cave" des cyclistes. L'espace où ils s'entraînent à la maison.

J'ai parlé à un ami qui, je le sais, a un appareil photo, et pendant qu'il s'entraînait sur ses rouleaux, j'ai aidé sa femme à installer l'appareil, à prendre la photo que j'avais en tête, le tout par le biais d'un appel en visio. Je voulais prendre la photo avec une lumière très faible, seulement avec la lumière d'un écran, d'une télévision, d'un ordinateur portable ou d'une tablette. Une lumière orange claire, une couleur très corporate. Une lumière qui se répand dans la pièce et qui vous permet de voir ce qui se trouve là, mais qui donne aussi au cycliste le rôle principal. D'un autre côté, je voulais qu'il pédale avec une cadence élevée, pour qu’il ne soit pas totalement figé, et qu'il donne une sensation de vitesse et de mouvement. Créer une image poétique/métaphorique de ce que c'est que de s'entraîner pendant le confinement.

En travaillant avec plusieurs appareils photo différents, à distance, même avec un téléphone comme un iPhone 11 Pro, à aucun moment je n'ai cherché à obtenir une qualité d'image parfaite, ou à ce que le coureur soit parfaitement au point. Je voulais juste pouvoir voir à travers cette lumière l'espace où les athlètes s'entraînent".

Albert de Gallego, “Brazo de Hierro”