Sortie de club
Chaque dimanche matin, les membres de l’ASM Cyclo se retrouvent à 8h en lisière de la Forêt de Meudon. Le club a tracé une vingtaine de parcours, effectués à tour de rôle dans un sens ou dans l’autre. Les cyclistes se répartissent en trois groupes de niveau.
Le groupe 3 ouvre la route à son allure habituelle de 23 kilomètres heure. Nous devions accompagner le groupe 2 qui compte une cinquantaine de cyclistes roulant à 25 km/h de moyenne, mais la plupart des habitués sont partis faire le rallye du club voisin de Boulogne-Billancourt. Nous rejoindrons donc le groupe 1 constitué d’une vingtaine de cyclos de bon niveau et de coursiers en fin de saison.
Alors que nous filons pour 90 km en dents de scie, nous faisons la connaissance de Christian. Il a rejoint le club pour retrouver la forme après avoir été renversé par une voiture. Le groupe l’aide à se dépasser, mais également à sortir du lit. Une motivation que partagent bon nombre de membres.
Après la côte de la Vacheresse, c’est au tour de Gille-Antoine de nous évoquer son parcours. Il a découvert le vélo en voyageant et cherchait des compagnons de route. Christian l’a invité à le suivre. Depuis, il vient de Paris chaque dimanche et prend plaisir à rouler vite et sans sacoches. Il faut dire qu’il est très agréable de pédaler au sein de ce groupe où les gens se connaissent et savent rouler. Les plus affutés attendent en haut des bosses mais le peloton est homogène. De leur côté, les plus anciens s’amusent à bricoler un parcours à la carte, évitant ainsi les murs les plus raides sans pour autant se priver de l’ambiance de la bande.
Les coursiers se reconnaissent à leurs roues à hauts profils. Vincent courait en club lorsqu’il était adolescent. Classé parmi les meilleurs de sa région, il a vite déchanté en rejoignant les catégories adultes. L’époque n’était pas la plus saine et la perspective des primes poussait quelques baudets à se transformer en chevaux de course à l’aide d’adjuvants peu homéopathiques. Vincent a mis son vélo au clou pendant vingt ans puis, le temps faisant son office, l’envie est revenue. En Ile de France, le vélo reste le meilleur sport pour trouver un peu de nature.
Nous profitons d’une pause-crevaison pour faire la connaissance d’autres coursiers. Ces derniers reprendront leur entraînement spécifique début novembre et formeront un groupe à part jusqu’à la reprise des courses. Meudon étant à flanc de coteaux, il est aisé de s’y concocter un parcours d’une trentaine de bosses à faire en semaine.
Roland est connu pour être le seul à « descendre le 11 dents » et nous tire aux limites de l’excès de vitesse. Cette année, il a fait trente-deux courses. Il nous encourage à essayer. « Prenez un carton en troisième catégorie, vous verrez si ça vous plait. Et puis ça vous donnera du rythme si vous faites des cyclos. »
Après une dernière série de bosses, le peloton s’égrène progressivement. Le verre de l’amitié n’est pas dans les habitudes du club, mais le nouveau local pourrait bien changer la donne.